Haitians R Murdered Comme des Cafards St. Domingue

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Haïti: Tués comme des cafards !

Les relations haïtiano-dominicaines sont secouées par de nouveaux meurtres en série d'Haïtiens en terre voisine.

Comme des insectes, cinq Haïtiens ont été tués dont quatre brûlés vifs sans que les autorités puissent déterminer le mobile de ces assassinats.

Des habitants de Nan Site annoncent une grève illimitée à Fonds Parisien, question de pousser les autorités haïtiennes à réagir sur les assassinats de nos compatriotes

« Même quand il restait un bout d'ongle de mon fils, je voudrais le recueillir pour l'inhumer dans la dignité », lâche, d'un ton cassé, Jemène Saint-Fleur, mère de Bénel Désil, 23 ans, assassiné mardi et brûlé vif avec trois autres compagnons haïtiens à Boca Cachon, une localité située à la frontière haïtiano-dominicaine.

Ces quatre Haïtiens ont été tués alors qu'ils travaillaient dans le champ d'un prénommé Luc, un cultivateur dominicain.

Le visage affaissé et l'air abattu, Jémène, doit supporter ce coup qui jette à la fois sur un lit d'hôpital à Barahona son mari, Mésilus Bésil, avec une balle dans le dos. « Il a été atteint d'un projectile à la colonne vertébrale, dit-elle.

Certains me disent qu'il est grave, tandis que d'autres avancent le contraire.

» La douleur est encore plus poignante pour Jémène quand l'un de ses proches lui crachent au visage qu'un projectile au dos peut paralyser pour la vie son mari.

« Je ne me laisserai pas affolée. Je regarderai la vie en face », déclare Jémème. Accompagnée du pasteur de son église, Bénisse Formétus, d'un membre du Conseil d'administration de la section communale de Fonds-Parisien et des proches, la femme de Mésilus, rencontrée dans la cour du sous-commissariat de Malpasse, croit encore à la vie du père de ses six autres enfants.

« Le Dieu que je prie me le rendra, dit-elle.

Car je ne mérite pas ce sort. »

Bénel, Bénistil, Jolius et Dieumérite ont froidement été abattus par des inconnus dans un champ où ils faisaient du charbon de bois. Les corps des victimes ont été ensuite jetés dans une mine de charbon qui brûlait encore.

Le père de Bénel qui les accompagnait, quant à lui, a été grièvement blessé.

Repérée par la police dominicaine, la victime a eu la chance d'être admise à un hôpital en terre voisine.

« Je ne peux plus leur faire confiance, crache Jémène. Car, chaque jour qui passe, les Dominicains commetant des crimes de plus en plus odieux.

» Un autre compatriote identifié au nom de Tony Charlys a été décapité par des inconnus dans la municipalité de Mao, toujours en République dominicaine.

Hébert, le rescapé

« Nous étions 18 dans le champ, explique Hébert Désil, un cousin de Bénel. Mais on travaillait par groupe de six. » Un bruit suspect a attiré l'attention du jeune homme qui a pris sur le champ ses jambes à son cou. « Je courais sans savoir pourquoi », dit Hébert, d'un ton essoufflé, comme s'il courait encore.

Hébert, jeune travailleur des champs, jure ses grands dieux de ne plus mettre les pieds en terre dominicaine en dépit de sa proximité avec la République d'Haïti voisine.

« Il a été enfin prouvé qu'ils sont des sauvages », affirme le rescapé du mardi 20 octobre qui répète, comme dans une litanie, sa prouesse qui, de peu l'a évité de connaître le même sort que ses autres compagnons.

Entre-temps, les autorités dominicaines, à travers une commission d'enquête, se préparent à recueillir les informations relatives à ces crimes perpétrés à la frontière. Selon le commissaire Vanel Lacroix, responsable du sous-commissariat de Malpasse, des responsables dominicains s'apprêteraient à recueillir les corps des victimes, entièrement calcinés, pour des séances d'autopsie.

Quant aux autorités haïtiennes, aucun signe de vie n'en est encore donné à la frontière. Une situation qui a poussé une vingtaine d'habitants de Nan Site, une localité de Fond-Parisien, à bloquer la route internationale provoquant la paralysie totale du marché binational de Jimani qui fonctionne les lundis et jeudis.

« Nous ne devons pas plus être les victimes de la xénophobie dominicaine, alors que nous rapportons à leur marché des millions de dollars », s'énerve Romain Dérissaint, président de l'Association des transporteurs et travailleurs de Malpasse.

Cette association, en collaboration avec plusieurs autres structures syndicales locales, annonce déjà une grève jusqu'à nouvel ordre à la frontière haïtiano-dominicaine pour forcer les responsables haïtiens à se prononcer sur le sort des compatriotes dans ce coin du territoire.

Enumérant, d'une longue liste, des noms d'Haïtiens victimes de la brutalité dominicaine, Suzette Balan, coordonnatrice des Droits humains sans frontière, dénonce l'irresponsabilité des autorités haïtiennes vis-à-vis des Haïtiens en terre voisine.

« Nous croyions avoir des représentants en terre dominicaine, déplore-t-elle.

Malheureusement, il semble que notre diplomatie restera encore et encore moribonde.

»

Lima Soirélus
lsoirelus at lenouvelliste.com

The Dark Knight, October 23 2009, 12:09 PM

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