Réflexions d'un agronome du Québec

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Bonjour Monsieur le président,

Nos pensées sont avec Haïti.

La reconstruction d'Haïti dévastée doit se faire par les haïtiens eux-mêmes et que l'aide internationale leur fournisse les moyens de le faire.

Suffisamment d'études de faisabilité ont été faites, il faut passer à l'action maintenant.

Le peuple d'Haïti est fier, fier de son île paradisiaque, fier de son passé glorieux, et ne veut pas vivre de charité.

L'avenir d'Haïti doit reposer sur une reforestation systématique et une agriculture organisée qui fourniront travail et nourriture à des millions, tout en désengorgeant Port-au-Prince.

Je n'ai pas à convaincre l'agronome que vous êtes, Monsieur le président.

Depuis plusieurs années, le Canada a fourni des millions de dollars pour venir en aide à Haïti. Plusieurs pays ont fait de même. Comment se fait-il que tant d'argent ait donné si peu de résultats concrets?

Même avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010, la grande population d'Haïti était dépourvue.

La question fondamentale qui se pose est de savoir si l'approche traditionnelle est la bonne.

L'expérience canadienne qui a consisté beaucoup à construire des habitations pour ses populations autochtones a réglé certains besoins immédiats mais à long terme, elle est devenue un trou financier sans fond qui perpétue la dépendance des populations.

Le récent séisme d'Haïti est une occasion en or de changer l'approche traditionnelle qui n'a pas donné beaucoup de résultat.

Le vieux cliché qui veut qu'enseigner à pêcher est plus valable que donner du poisson est toujours vrai. C'est du développement endogène, c'est-à-dire développer les ressources locales pour et par la population locale.

Le sommet de Montréal vient de réitérer la souveraineté et la compétence d'Haïti dans la réalisation du plan d'action.

Depuis le Sommet de Rio en 1992 et le Sommet de Johannesburg en 2002, la Commission des Nations-Unies sur le développement durable et la FAO étudient et discutent de SARD-ADRD (Sustainable Agriculture and Rural Development - Agriculture et développement rural durables) comme prémisses pour régler les problèmes de la faim et de la pauvreté dans le monde.

Haïti, maintenant, est l'occasion d'agir dans ce sens. La culture haïtienne est en harmonie avec cette approche endogène.

Présentement, les gouvernements du Canada et du Québec sont pressés de faciliter l'immigration des haïtiens.

Je vous soumets que c'est un mauvais service à rendre à Haïti. Ce pays a besoin de tous ses bras et tous ses cerveaux pour reconstruire.

Le Canada devrait plutôt faciliter les conditions pour encourager la diaspora haïtienne à retourner au pays pour l'aider à se relever et à reconstruire.

Meilleures salutations

Jacques R Forget, agronome.

Jacques R Forget, January 26 2010, 2:16 PM

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