La Reconstruction d'Hati doit commencer immdiatement

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La Reconstruction d'Haïti doit commencer immédiatement

(21 janvier 2010)

Paul Gustave Magloire

Juste après les grandes secousses telluriques d'une magnitude de 7.0 du 12 Janvier passé, je pressentais déjà que nous allions tous être victimes et après les décomptes, chacun de nous aurait perdu quelqu'un qui lui était cher, qui un membre de sa famille, qui un parent, qui un ami. Alors Haïti allait devenir une grande déchirure, une terre de deuils et de pleurs.

Nous ne devons pas attendre maintenant pour commencer le travail de construction de la nouvelle Haïti, moderne et prospère, qui doit se réaliser sur une base décentralisée. D'après les premières estimations, plus d'un million de personnes sont sans abris et des dizaines de milliers de blessés peuvent mourir faute de ne pas recevoir à temps les soins que nécessite leur cas. Donc, aujourd'hui, si l'on avait trois autres capitales régionales, telle que l'une dans le Grand-Nord, une autre dans le Grand-Centre et la troisième dans le Grand-Sud, la population qui est en train de fuir en masse Port-au-Prince, la capitale, aurait des villes avec les infrastructures nécessaires pour les accueillir.

Ainsi, pendant que les secours sont apportés aux victimes, les soins aux blessés et que nous sommes en train d'enterrer nos morts, unissons-nous pour reconstruire ce pays qui est le nôtre. Cela ne servira pas à grand-chose de chercher qui blâmer aujourd'hui pour cette insouciance qui est la cause de dizaine de milliers de morts qu'on aurait pu éviter si on avait déconcentré la capitale vers les villes de province.

Cherchons plutôt à nous mettre au travail avant qu'il soit trop tard, car d'autres cataclysmes pourraient frapper encore...

Ce que j'avais proposé hier est encore viable pour aujourd'hui. Lors de mon installation comme Ministre de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales du Gouvernement Intérimaire, en juin 2004, il était dit dans le discours d'installation que mon Plan de Décentralisation et de Déconcentration du pays était trop ambitieux.

Aujourd'hui, je vous dirai que ce plan était trop timide.

Car, seule une grande vision de l'avenir, un courage exceptionnel et une détermination inébranlable peuvent nous sortir du pétrin où nous nous trouvons maintenant.

Très certainement, nous avons le besoin rapide de l'assistance médicale et matérielle pour répondre à cette catastrophe.

Mais, pendant que nous avons encore toute la visibilité du monde, il faudra solliciter une aide spéciale et urgente de $300 millions de la communauté internationale pour entamer le travail de déconcentration et de décentralisation systématique afin que les gens qui prennent part dans un exode spontané, puissent trouver un cadre favorable dans les provinces qui les encourage à y rester.

Une première tranche de $30 millions serait allouée à un fond pour le reboisement des mornes.

Ce fond servirait à lancer les programmes de reboisement communal en créant des dizaines de milliers d'emplois immédiatement dans la création de pépinières et les activités de mise en terre des plantules.

Une deuxième tranche de $60 millions serait consacrée à l'éducation universelle des enfants en âge d'entrer à l'école.

Et des dizaines de milliers de jeunes bacheliers seraient recrutés et entrainés pour enseigner à ces enfants.

Des milliers de pères et de mères de famille dans les municipalités trouveraient une occupation dans ces activités liées à ce vaste programme d'éducation des enfants.

Une troisième tranche de $90 millions pourrait créer un fond pour entrainer et financer des entrepreneurs du pays et de la diaspora qui veulent établir des petites et moyennes entreprises de production et de service dans les villes de provinces, afin que ceux qui émigrent de Port-au-Prince ne soient pas obligés de compter uniquement sur la capitale centrale pour leur approvisionnent et les multiples services dont ils auront besoin.

Et la quatrième et dernière tranche de $120 millions pourraient être investie dans les infrastructures de base et de support des municipalités, tels que le renforcement du cadre administratif, les routes secondaires, les services de premiers soins, la collecte des ordures et le reste...

Dans le cadre de ce plan, on pourrait continuer avec le programme de construction des complexes administratifs qui était prévu pour accueillir les bureaux du gouvernement central et offrir un cadre de travail moderne aux employés afin qu'en retour ils puissent offrir un service de qualité dans les bureaux publics dans les 10 départements du pays.

Si enfin les $10 milliards dont on parle arrivent un jour, alors là on pourrait commencer la construction de trois villes régionales modernes.

Mais, $300 millions c'est tout ce qu'il nous faut pour commencer tout de suite le travail de survie.

Car, quelque soit l'ampleur des fatalités qui nous frappent, Haïti ne doit pas mourir...

Paul Gustave Magloire

Ancien Ministre de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales

Président de MORN

Paul G. Magloire, March 22 2010, 1:10 AM

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