La Renaissance Haïtienne

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La Renaissance Haïtienne

Je n'ai jamais douté de notre capacité à surmonter les profondes difficultés qui affectent de façon marquante et chronique la société Haïtienne, car nous la nier c'est donner raison au Comte de Gobinot avec sa théorie raciste prônant l'infériorité des Noirs et toutes les théories antinègres ou antihumaines prévalentes à travers le globe.

Si notre affranchissement du joug de l'institution la plus cruelle et la plus inqualifiable du règne humain qu'est l'esclavage était possible dans le contexte d'alors où le crime et son esthétique n'avaient pour paradigme que les limites de l'imagination des imposteurs, disons-nous bien que tout est possible dans la mesure où nous opterions pour l'impossible en termes d'aspirations socio-économico-politiques, en bref démocratiques.

Cependant ne devrais-je pas exprimer une certaine réserve quant à l'attitude aliénante de l'avant-garde intellectuelle du pays. L'enjeu en Haïti a toujours tourné autour de cette problématique entre le vouloir des masses populaires relativement au devenir démocratique et ce que cette élite "intellectuelle" acquise à la cause Occidentale veut imposer sur le reste de la société d'où un constant choc des Titans.

Ainsi posons-nous la question de savoir si la lutte légitime récemment préconisée contre la corruption, laquelle a toujours gangrené le pays, ne devrait pas passer par une lutte beaucoup plus abyssale contre la corruptibilité de l'inteligensia Haïtienne incluant la jeunesse universitaire, les "penseurs sacrés", et l'Avant-garde politique s'il en est?

Que le gouvernement actuel mette en branle le méchanisme anticorrupteur dans le pays, manifeste d'un nouvel état d'esprit, ne résoudra pas le problème de la société globale, car le processus de cure cathartique doit s'imprégner partout à travers toutes les sphères de la vie nationale en particulier au niveau des pôles de productions d'idées: l'université et la classe politique Haïiennes, les mass media.

Certes l'agenda du gouvernement reste circonscrit à la lisière de l'administration publique.

Alors ne revient-il pas à la société civile de s'activer et d'emboiter le pas?

En effet, notre société dans son entier doit se battre pour l'établissement d'un nouveau code éthico-social sur lequel devrait se modeler le comportement de tous et de chacun.

Les derniers événements qui se sont produits en Haïti et qui ont conduit au kidnapping du président elu Jean-Bertrand Aristide n'ont pas su malheureusement soulever notre conscience de peuple jusqu'aux dimensions d'une quête de notre devenir en tant qu'État-nation.

L'aliénation de la classe politique et des couches soi-disant intellectuelles ou intellectualisées, la putride corvéabilité de la jeunesse estudiantine, universitaire en particulier, le mercenarisme de la société civile nous font nous poser beaucoup de questions et surplombent toute vision positive d'un lourd nuage d'inédit, menaçant et effrayant

Ainsi pourque la société ressente les retombées positives de la nouvelle administration Haïtienne, faudrait-il que celle-ci soit capable de moralement s'autoréguler.

Qui doit répondre des dérives antidémocratiques de la société civile en l'occurence le refus d'entamer des procédures légales, constitutionnelles aux fins de remédier aux écarts politiques dans l'intérêt de la sauvegarde du patrimoine national et des acquis démocratiques chronométrés le long du cahotant et fatigable trajet vers la stabilisation de la société dans son corps entier?

Qui doit répondre d'un acte aussi antipatriotique, répréhensible et à haut risque de Mr. Jacques Bernard charge d'organiser des élections aussi cruciales pour le pays?

Or il n' y a rien de plus troublant que l'existence d'une hypothèse tacite, pendant sur la tête du pays comme la fameuse épée de Damoclès, que le politicien Haïtien, l'universitaire, "l'intellectuel", certaines personnalités influentes du pays ne se sentent bien dans leur peau que quand un règne anarchique s'impose et s'installe.

Personne ne nie le besoin d'une sensation de malaise social nourricier à un certain type de production intellectuelle ou artistique, mais ceci est loin de se justifier par ce parasitisme prononcé qui détruit l'État et les tissus sociaux qui le composent.

Donc, l'exorcisme libérateur de l"État doit, en passant par l'administration centrale, devrait être entamé dans toutes les institutions du pays promues par la société civile et en ce sens le pouvoir du président René Préval ne pourra pallier à ce phénomène de pathologie moral généralisé qui paralyse la nation entière. Autrement dit, l'opposition, les mécontents, universitaires, politiciens, leaders religieux doivent signer un pacte de sanité au profit des intérêts supérieurs de la nation en évitant d'exposer le pays entier.

La société se doit en écho à la nouvelle ere qui souffle de curer sa propre ecurie d'Augiat et mettre cap vers un jeu ethique redéfini, linéarisé et basé sur des normes constitutionnelles quelque soit les circonstances.

L'École des Conze, des Gourgue, des Latortue, de l'Étudiant apache régimentés et prêts à soi-disant servir la nation en instituant des gouvernements parallèles, de facto, doit être bannie.

Pour ce faire, il revient à la société civile de procéder à une autoscopie constante de ses agissements, car les enjeux auxquels fait face la nation sont loin d'être causées par les masses Haïtiennes qui attendent patiemmente, depuis la naissance de notre nation un certain engagement sur le plan éthique des entités avant-gardistes du pays, mais plutôt les institutions universitaires, politiques et intellectuelles du pays. La lutte contre la corruption est juste et presqu'en retard de phase et doit étendre ses ailes comme un vautour affamé sur toute les superficies du territoire de la République, qu'elle commence par l'administration publique c'est bon signe.

A bon entendeur salut et bon courage son Excellence!

Jean-Benito Mercier
Kansas City, MO
jbenito02 [at] yahoo.com

Jean-benito Mercier, May 22 2007, 3:25 PM

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