Haiti: Ras-le-bol!

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Ras-le-bol ! par Daly Valet

En Haiti, les scandales se succedent a un rythme effarant.

En moins de 6 mois, il y a eu le scandale autour de la mauvaise utilisation des 197 millions USD preleves en urgence sur les fonds de PETROCAIBE pour faire face au deluge des Gonaives (4 cyclones en moins d'un mois en 2008).

En moins de six mois, une autre ponction de 163 millions USD est faite sur les fonds de PETROCARIBE pour la premiere reponse a la situation urgente nee de la catastrophe du 12 janvier 2010. Les premieres indications sont a l'effet que ces 163 millions ont connu le meme sort que les 197 millions: "vanished", syphonnes, volatilises.

Dans les deux cas, les noms du President Preval et de ses accolytes sont cites comme personnes responsables du syphonnage de ces fonds, avec peu ou pas de justification.

Definitivement, la filiere PETROCARIBE semble payante pour ce deuxieme mi-temps de Preval.

Au moins, il aura fait preuve de vision, meme personnelle, au moins une fois dans sa vie, quand il a signe l'accord dans le cadre de l'initiative bolivarienne de Hugo Chavez.

C'est le president venezuelien qui doit s'en mordre les pouces.

Ce ne serait nullement surprennant que Chavez denonce cet accord, vu l'usage qui est fait des fonds

Ceci nous amene, de facon globale, a denoncer le fait et regretter cette bizarrerie de la Constitution de 1987 a savoir que le President est mineur et n'est pas comptable des deniers publics.

Or, la presidence au cours de la periode d'apres 1986, mais surtout depuis le retour d'Aristide en 1994 a nos jours, a toujours ete a l'origine de tous les desordres en matiere de corruption et de gabegie administrative en Haiti.

Avec des depenses superieures aux depenses totales des trois Ministeres les plus lourds, Education, Sante, Travaux Publics, Le palais national, avec le president en tete, suivi de ses conseillers du cabinet prive du president, et de l'administrateur du palais est un animateur de la prevarication systematique en Haiti, notamment a partir de la ligne budgetaire fourre-tout, sorte de caisse noire, "Autres Interventions publiques" representant pres de 40% du budget de fonctionnement (alors que dans un budget toute ligne "Autres" est par definition residuelle).

A cet effet, tout le monde connait les expressions qui denote la presidence et/ou son poids: instructions speciales, decision en haut lieu, d'ordre du palais national, etc.

La Presidence est donc notre premiere Institution en matiere de corruption, dans le pays. Puisque le poisson pourrit par la tete, pas etonnant que les autres Institutions du pays suivent, et ce jusqu'aux mairies et aux casecs qui imitent toutes le palais national.

Outre la Presidence, es trois autres Institutions d'importance dans l'animation de la corruption et de la gabegie administrative sont:

• Le Parlement, haut lieu de la culture du vagabondage.

Nos Deputes du Peuple et nos Honorables Senateurs (qui n'ont rien d'Honorables), et c'est connu, passent le plus clair de leur mandat a magouiller, al 'affut de la moindre occasion pour se faire de l'argent.

Ils rivalisent de laideur entre eux. Leurs votes sont achetables a souhait (La Loi sur le salaire minimum en 2009, La Loi prorogeant l'Etat d'Urgence pour 18 mois).

"Souverainement", ils prennent des resolutions commandites par des commanditaires du palais, de la primature ou du secteur prive, sur n'importe quoi qui leur rapporte de l'argent (rappelez-vous Socabank).

Ce sont des parlementaires "no limit" dans un pays "no limit";
• Le Pouvoir judiciaire: que dire de nos magistrats (juges, doyens, avocats et autres membres du corps judiciaire)?

leur corruption endemique donne sa mesure quotidiennement au detriment des justiciables.

Depuis 1986, Haiti n'a meme pas commence par le "R" dans la reforme judiciaire.

Et Dieu seul sait que le pays, les amis d'Haiti y ont mis des centaines de millions.

Nos juristes se moquent eperduement de ces tentatives de reforme.

Ils sont, a la fois, les acteurs et les fossoyeurs de la reforme du systeme judiciaire;
• La Police, comme auxiliaire de la Justice, a remplace l'armee comme l'un des principaux artisans du vagabondage en Haiti.

Il ne sont pas la pour "Proteger et servir", mais plutot pour "Se servir et desservir la population".

Ce sont des "pourris" en matiere de corruption.

Ce n'est pas surprenant, la force armee a toujours ete une strategie d'acceder et de faire acceder sa famille aux ressources en Haiti.

Ces quatre Institutions sont les unes aussi pourries que les autres.

Si vous arrivez a controler ou neutraliser la corruption au niveau de la Presidence, du Parlement, du Pouvoir judiciaire et de la Police, vous aurez contribue a reduire le phenomene de plus de 80%.

A partir de ce constat, il est clair que si Haiti veut ameliorer son classement mondial en matiere de corruption, il faut utiliser cette regle de Pareto, connue sous le nom de Methode ABC, porter l'attention sur la categorie A, ces 4 instutions qui sont peu nombreuses, mais responsables de plus de 80% de la corruption au pays.

Pas moyen de rapiecer.

La re-construction du pays, c'est aussi cela: balayer, dans un sursaut revolutionnaire, cet ordre ancien, pourri jusqu'a la moelle, qui tue notre jeunesse (nos jeunes de moins de 30 ans ne connaissent pas ce que c'est qu'un pays gere), pour le remplacer par du neuf. On ne peut rien faire de neuf avec du vieux

Carlos, April 28 2010, 10:22 PM

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