Celestin Un candidat perdant-gagnant

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Les chausses-trappes qui parsèment le processus électoral haitien font du fauteuil présidentiel un vrai mirage pour les candidats qui investissent leur confiance dans l'étanchéité des urnes.

Certes les élections du 28 novembre 2010 ne seront qu'une mascarade de plus. Ils oseront encore! Compte tenu de certains prémices le pays sera précipité davantage dans l'anarchie.

A l'instar de Fukuyama nous avons la nette impression que l'Histoire haïtienne va bientôt s'arrêter. Un mois avant les élections on ne sent plus cette fièvre causée par des discours viriles qui électrisent la foule et font rêver les partisans et les adhérents.

Nous relevons de préférence une sécheresse idéologique qui plonge dans le désespoir la génération contemporaine face à l'avenir.

Plusieurs programmes politiques sont rendus publics.

Pour la plupart, il s'agit de simples collections d'idées éparses, un ramassis de voeux pieux de nos candidats en mal d'enfance.

Leur grossesse nerveuse franchement nous chagrine.

Dans leurs courses folles, ils ne se rendent même pas compte que les symboles du pouvoir en Haiti ont disparu.

Le Palais National s'est effondré, la Cathédrale de Port-au-Prince s'est écroulé, le Quartier Général des FAD'H a connu le sort de son Etat Major.

Haïti vit actuellement sous la contrainte d'un modèle politique où seuls les désirs à peine voilés des tenants actuels du pouvoir servent de loi. Dans une telle conjoncture à quoi bon s'intéresser à une politique qui n'a rien de démocratique.

Le Ministre de la Justice au seuil de la campagne électorale a proclamé Jude Célestin Président d'Haïti.Dans Nord et le Plateau Central il s'est avéré que des armes ont été effectivement distribués aux sicaires du Gouvernement sortant.

La Constitution haitienne est pratiquement mise en veilleuse.

Pourvu qu'on ait une certaine jugeotte, on peut déduire que les voiles sont en train d'être hissés pour que le vent tourne en faveur de Jude Célestin.

Les effets de leviers intimident les candidats tout en semant le doute parmi les électeurs sur la valeur de leurs bulletins de vote. Quand le gardien du sceau de la République, Paul Denis, maoiste invétéré, l'âme damnée de René Préval, n'hésite pas à se prononcer de la sorte, on sait bien à quoi s'attendre.

Le lion vient de rugir ! Le sang va couler.

A quoi bon de convoquer le peuple en ses comices?

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L'indigence de la culture politique de la plupart de nos candidats les porte à voyager dangereusement dans l'inconnu, sans carte ni boussole.

Ils voguent comme un navire à la dérive sans aucun port d'attache.

La reconstruction d'Haïti, la crise environnementale, l'insécurité etc. des problèmes aussi cruciaux qui chiffonnent quotidiennement nos compatriotes ne figurent pas dans leurs agendas.

Pourtant le facteur temps joue contre eux. Leurs discours devraient refléter des solutions appropriées à ces maux qui accablent une nation.

La contradiction est flagrante entre l'état des lieux et l'attitude débonnaire de nos candidats.

Aucune approche chiffrée n'a été faite dans leurs programmes politiques qu'ils sèment à tout vent, rien que du pur lyrisme.

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Nos candidats à la présidence sont beaucoup plus versés dans des querelles d'ego sans se rendre compte qu'ils sont déjà pris au piège. Les ressorts de la machine électorale sont déjà montés pour le jackpot en faveur de Jude Célestin, un candidat sans aucune envergure ni surface.

La politique c'est l'art du possible.

Pour les besoins de la cause, au lieu de faire cavaliers seuls, nos Chefs de Partis politiques devraient se rassembler afin d'augmenter leurs forces de frappe et dévier le coup monté par l'Inite.

Face à ce dilemme une coalition largement large est l'unique solution pour changer la donne et mettre en échec les magouilleurs.

Après avoir longtemps résisté à la perfidie de René Préval, en s'abstenant de participer aux élections, l'Alternative a enfin compris que ce jeu solitaire est suicidaire.

Nos différents leaders de nos groupements paysans doivent faire entendre l'écho de leurs voix pour dire non à ces manoeuvres déloyales du Gouvernement.

Le chaos se profile avec la distribution des armes à travers le pays.Malgré tout il sera fort difficile pour Préval de réussir son coup. Il mise sur la forme sans se soucier du fond qui a grandement changé avec le temps.

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Placer Jude Célestin sur le fauteuil présidentiel le 7 février 2011 suite à des élections frauduleuses aura des conséquences néfastes.

Préval veut gagner juste le temps de protéger ses arrières et de se procurer une certaine immunité afin d'échapper à la justice pour les crimes de haute trahison perpétrés au cours de ses deux mandats.

Le méchant fait toujours une oeuvre qui le trompe.

Si Préval a pu trahir son frère siamois Jean Bertrand Aristide que dire de Jude Célestin qui n'est même pas encore uni à sa fille par les liens d'un hypothétique mariage.

On doit certes s'attendre à des coups de théâtre spectaculaires.

L'environnement politique haitien ne se prête nullement au rêve fou de René Préval de garder le pouvoir par procuration.

Un Président de la République n'a de compte à rendre qu'à la Nation.

Que Préval se souvienne de ses tiraillements avec Jean Bertrand Aristide quand il lui avait passé le fauteuil présidentiel.

Qu'il se rappelle le crime commandité contre sa soeur au coin de la rue Magloire Ambroise.Jude Célestin n'en est pas dupe.
L'atmosphère politique haitienne actuelle rappelle les événements historiques qui ont conduit au débarquement des troupes américaines en 1915. En effet, le lynchage du Général Oscar Etienne suite au massacre opéré dans les rues de Port-au-Prince pour refouler la masse des révoltés et l'assassinat dans les lits du Bois de Chêne du Président Vilbrun Guillaume Sam précédemment réfugié à la Légation de France, ont attiré les regards de l'Aigle friand de viandes faisandées. Déjà un manque d'enthousiasme se manifeste à cause de la mauvaise réputation de Jude Célestin comme Directeur du CNE. Son bilan désastreux relativement à son budget fait planer bien des doutes sur sa gestion future.

Il souffre d'un manque patent de crédibilité et de probité.

La plus grande erreur de Préval c'est de ne pas se rendre compte que l'insécurité sous son règne est devenue une industrie en Haïti. Elle motive la permanence des soldats de la Minustah qui n'éprouvent aucun besoin de la combattre afin de garder leurs salaires.Cet antagonisme explique le climat de terreur qui sévit en Haiti.

En distribuant des armes à ses partisans à la veille des élections du 28 novembre 2010, Préval vient de rééditer l'erreur colossale de Cincinatus Leconte qui, en 1912 vivant dans la crainte d'un soulèvement, a armé les Cacos afin d'assurer sa défense.A son grand étonnement ses mêmes Cacos ont retourné leurs armes contre lui. Cincinnatus Leconte disparut dans les flammes du Palais national.

A l'approche des joutes électorales du mois de novembre le pays s'enfonce de plus en plus dans l'anarchie à cause de la farouche détermination du Président René Préval de remettre les clés du Palais National à Jude Célestin, un candidat perdant-gagnant.

Par: Jean Erich René

Calembert, October 13 2010, 5:53 PM

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