U. N. might push Peuple de Jeremie que le Cholera est lie a la sorcell

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Le choléra divise dans la Grande-Anse, tue dans le Nord

Accusées de propager le choléra dans le département de la Grand'Anse, environ 12 personnes y auraient été lynchées. Alerté de cette situation, le ministère de la Culture a dépêché ce vendredi une équipe en vue de libérer les Grandanselais de cette croyance que le choléra est dû à la sorcellerie.

Entre-temps, relevant du département du Nord, Port-Margot et Borgne enterrent en silence leurs enfants.

Haïti: Si les communes de Port-Margot et de Borgne dans le département du Nord enterrent dans le silence le plus pesant les victimes du choléra, Jérémie, Chambellan, Moron et Dame-Marie dans la Grand'Anse ne l'entendent pas de cette oreille.

A Port-Margot, plusieurs dizaines de décès ont été enregistrés dans l'intervalle de 18 jours.

Le maire de la commune, Gaston, boit le calice amer du manque d'infrastructures sanitaires.

Tandis que pour avoir enregistré des cas de contamination dans la Grande-Anse, des habitants de ce département situé dans le sud-ouest d'Haïti s'en prennent à leurs concitoyens, accusés d'user de sortilèges pour propager la maladie dans leur région.

Selon la police locale, environ une douzaine de citoyens ont déjà été tués à coups de machettes et de pierres dans les communes précitées.

« C'est plus qu'un défi à relever », commente Micheline Etienne, ancienne mairesse de Jérémie, qui fait état de trois cas de lynchage dans la ville de Jérémie, six à Chambellan, cinq à Dame-Marie et à Marfranc.

Selon une source du ministère de la Culture et de la Communication (MCC), une délégation de ce ministère s'est rendue vendredi dans ce département chauffé par le choléra et l'ignorance, afin de faire comprendre aux Grandanselais que le choléra n'est pas du tout lié à la sorcellerie.

Entre-temps, pour empêcher la consommation de l'eau de la rivière de la Grande-Anse, le ministère de la Santé diffuse des messages dans les médias de la région, qui pourtant n'a que ce seul cours d'eau pour se désaltérer, eux-mêmes et leur bétail, et se laver.

« Les gens vont mourir si les autorités ne leur apportent pas de l'eau potable, s'inquiète Mme Etienne.

Ils ne se lavent plus depuis que le ministère a déclaré que la bactérie se trouve dans la rivière. »

Et le Nord enterre ses morts

Alors que dans la presse les informations font croire que le choléra tue moins de personnes ces derniers jours, à Port-Margot et aux Borgnes, le vibrio cholerae de souche O1 fait rage dans la population désarmée. Les autorités se trouvent dans la plus grande difficulté quant au dénombrement des victimes.

« Dieu seul sait quand il nous sera possible de dénombrer nos victimes du choléra, déclare M. Résignac.

Car nous n'avons aucune structure capable de nous aider à enregistrer les personnes infectées. » Continuer >

L'hôpital Fauché, le seul centre hospitalier de la commune, situé dans la section Corail, n'a pas les moyens de venir à bout de cette épouvantable maladie qui jette dans la plus grande consternation cette population estimée à 45 360 âmes. Ceux qui ont le malheur de contracter le choléra sont déjà dans le couloir de la mort. La mairie n'a pas d'ambulance.

L'hôpital non plus.

« Plus de la moitié des personnes infectées sont mortes », concède le maire de Port-Margot, venu dans la capitale en quête d'aide.

Pour obtenir les soins nécessaires, les victimes se voient obligées de débourser elles-mêmes. « Elles sont condamnées à mourir si elles n'ont pas l'argent nécessaire », s'indigne M. Résignac, qui explique cette situation par l'incapacité du centre hospitalier à prendre en charge les malades.

« Il est urgent de parer à ce manque de médicaments et de personnel médical, qui met en danger la vie des gens », dit-il.

Les six sections communales constituant cette commune d'une densité de 362,3 habitants au km² du département du Nord ont déjà fait les frais de cette pandémie qui se répand comme une traînée de poudre.

Mais, pour l'édile, les sections Bayeux et Bois-Gauche inquiètent le plus davantage.

Tous les jours, déplore-t-il, depuis plus de deux semaines, les Portmargotiens n'en finissent pas d'inhumer, impuissants, leurs morts.

« Mardi, c'était le comble.

Nous avons dû enterrer 16 victimes ce jour-là », se lamente le maire.

Victimes?

Connais pas...

Aux Borgnes, commune limitrophe de Port-Margot, c'est la même rengaine.

Le choléra tue en l'absence de moyens logistiques.

« Les infrastructures sanitaires sont quasiment inexistantes, déplore le maire Emmanuel Cédant.

L'unique centre de santé de la commune, avec ses 18 lits, est dépassé avec plus de 40 cas de contamination qui y arrivent quotidiennement.

»

La population du centre-ville de Borgnes, en dépit de sa vulnérabilité de lutter contre la maladie grâce aux messages véhiculés dans les médias, a vu sauter les verrous.

Plusieurs cas y ont été repérés, selon le maire Cédant, qui déplore le fait que les responsables de la santé persistent et signent n'avoir pas été informés de l'ampleur de la maladie dans ces deux communes.

Jocelyne Pierre-Louis, l'une des responsables de la cellule d'urgence mise en place pour la gestion de l'épidémie, ne dit pas le contraire.

Les victimes du choléra qui se trouvent à Port-Margot et aux Borgnes ne sont pas comptabilisées dans les registres du ministère qui font état de 1 882 cas de décès à travers le pays.

Lima Soirélus
lsoirelus at lenouvelliste.com

The Dark Knight, December 3 2010, 6:12 AM

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