Initiatives Environnementales et Economiques

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Haïti: Initiatives environnementales et économiques pour restaurer la dignité des femmes 15 Mars 2008. Par l'intermédiaire du ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf), le gouvernement du premier ministre Jacques Edouard Alexis vient de mettre en Å"uvre un programme de réhabilitation de blocs sanitaires dans différents marchés publics (d'achat et de vente de marchandises, dont des produits alimentaires) ainsi que de distribution de pondeuses visant à soutenir la diète alimentaire et un minimum de revenus à des femmes démunies.

Prises dans le cadre de la journée internationale des femmes le 8 mars dernier, ces initiatives auraient pour vertu de permettre aux femmes de gagner leur vie dans de meilleures conditions.

Le lundi 10 mars 2008, les travaux de réhabilitation d'un bloc sanitaire ont été inaugurés au Marché Salomon (sud-ouest de la capitale), un des plus grands centres commerciaux publics de Port-au-Prince.

Formé de 9 toilettes et 13 douches, ce bloc sanitaire favorisera la vente dans la dignité et dans un environnement sain, par les marchandes et marchands, selon Marie Laurence Jocelyn Lassègue, ministre à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf).

Une enveloppe de 400 000 gourdes a été déboursée pour la réalisation de ces travaux qui seront étendus sur d'autres régions du pays. En concertation avec les autres mairies du pays, Lassègue annonce la construction (à venir) d'autres blocs sanitaires dans chacune des 140 municipalités d'Haïti.
Aux yeux de Marie Laurence Jocelyn Lassègue, le marché public (partout établi dans des conditions désastreuses et sans encadrement des institutions publiques) devrait représenter le bureau, le lieu de travail des petites commerçantes et petits commerçants.

« Nous voulons que les marchandes et marchands disposent de leur propre bureau », a paraphrasé la ministre à la condition féminine lors de la cérémonie inaugurale du bloc sanitaire de ce centre commercial public.

La réfection du bloc sanitaire au Marché Salomon est accueillie avec satisfaction par les vendeuses et vendeurs ainsi que les acheteuses et acheteurs qui fréquentent ce centre d'affaires.

Gerta Durandis, porte-parole des marchandes, rend grâce à Dieu pour ces douches et toilettes qu'elles n'espéraient pas.
« Nous disons merci à Dieu pour ces travaux, merci », déclare-t-elle, sous les ovations de ses collègues.

Chaque jour, de nombreuses marchandes et de nombreux marchands étalent leurs marchandises au Marché Salomon.

La majorité des gens d'affaires sont des femmes, reconnaît Marie Laurence Lassègue qui croit nécessaire d'améliorer les conditions de vie de ces « héroïnes ».

Ces femmes, cheffes de ménage dans la majorité des cas, viennent de diverses localités: de Kenscoff, de Furcy (Est d'Haïti), entre autres.

La plupart du temps, elles sont incapables de regagner leur demeure après une journée de dur labeur ou une journée de mévente.

Après le bloc sanitaire, des dortoirs seront construits pour héberger temporairement ces marchandes et marchands, promet la ministre Lassègue à l'occasion de cette activité organisée dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale des femmes le 8 mars 2008.
En attendant, rien n'est dit sur les interventions envisagées pour transformer les conditions générales de fonctionnement des marchandes et marchandes, comme celles relatives à l'étalage ou l'exposition des produits, à l'assainissement global, aux modes de restauration dans les marchés publics du pays.
« La lutte [des femmes] est avant tout économique », fait savoir, de son côté, une représentante du premier ministre Jacques Edouard Alexis à cette cérémonie.

L'autonomie financière est d'une importance capitale dans la lutte pour le respect des droits de la femme, ajoute-t-elle.

Pour la municipalité de Port-au-Prince, préposée à la gestion des marchés publics de la capitale, la situation des femmes-commerçantes haïtiennes s'avère difficile.

Parfois, ces mères de famille écoulent les marchandises en leur possession dans des conditions lamentables, aux fins de trouver de quoi nourrir leurs enfants, avance la vice-édile de la capitale, Nadège Augustin.

« La lutte pour l'amélioration de la situation de ces marchandes, qui est rude, remonte à longtemps », retrace Nadège Augustin qui tente de rassurer commerçantes et commerçants quant au soutien de la Mairie de Port-au-Prince.

Il y a une semaine, la Mairie de Port-au-Prince a adopté une nouvelle décision garantissant une certaine franchise aux petites commerçantes et petits commerçants.

Ils n'auront pas à payer de taxes durant les trois prochains mois, conformément à cette mesure arrêtée récemment, informe Nadège Augustin.

Cette disposition a pour objectif (entre autres) d'identifier les personnes qui rançonnent petites commerçantes et petits commerçants en utilisant le nom de la municipalité de Port-au-Prince, souligne la mairesse adjointe de la capitale, affirmant avoir la détermination d'améliorer la « situation alarmante » des gens du secteur informel.

Selon les statistiques, les femmes représenteraient la plus grande fraction de la population haïtienne incapable de faire face aux conditions socioéconomiques désastreuses qui frappent le pays.
Alors qu'elles représentent entre 80% et 90% dans le commerce, elles constituent également 67.5% des Haïtiens ne sachant ni lire ni écrire, révèle Nadège Augustin qui précise que le salaire moyen d'une femme est de 40% plus faible que celui des hommes.

Ancienne mairesse de Port-au-Prince et présidente de l'Association des commerçants du secteur informel (Acsi), Yannick Mézile salue, pour sa part, cette initiative du gouvernement et de la Mairie de Port-au-Prince de réhabiliter le bloc sanitaire du Marché Salomon.

Après l'inauguration de ce bloc sanitaire, la ministre à la condition féminine a distribué, au local du ministère, des pondeuses à des groupes de femmes ciblées provenant des départements géographiques du Sud, du Nord-Ouest, de l'Artibonite et de l'Ouest.

Une façon, selon Marie Laurence Lassègue, de placer la Journée internationale des femmes sous le signe de la « promotion d'un environnement sain pour les marchandes et marchands ».

Claude, March 17 2008, 2:39 AM

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