Haiti: Producteurs de Légumes Secs Avril 2008

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Trente deux pays producteurs de légumes secs, dont l'Inde et la Chine, travaillent depuis six mois à un programme d'aide massif à Haïti et à l'Afrique, durement touchés par la famine, pour améliorer leurs techniques de cultures, selon des professionnels du secteur.

En Haïti, plus de cinq personnes ont été tuées, environ deux cent blessées et de nombreux dégâts matériels enregistrés lors d'émeutes de la faim qui ont également sévèrement touché ces derniers mois la Mauritanie, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Burkina et le Sénégal notamment.

"Un plan d'aide à Haïti et à une trentaine de pays africains de l'Ouest ou de l'Est dans le domaine des semences et des productions est étudié depuis six mois pour mise sur pied d'ici deux ans, pour un montant de près de cent millions de dollars", a déclaré à l'AFP Guy Coudert, Directeur de la Confédération Internationale du Commerce et de l'Industrie des Légumes Secs (CICILS), basé à Paris.

Ce plan prévoit l'envoi de techniciens, en particulier des Brésiliens et Porto-Ricains ainsi que des Français en Haïti et en Afrique.

Pour le continent noir, le programme est "gigantesque.

Il concerne essentiellement les pays où il y a de l'eau, en zone tropicale, et quelques pays sahéliens où il y a des puits", souligne M. Coudert.

L'Egypte n'est pas concernée. Dans ce pays, "on ne peut pas faire grand chose, car l'emprise de la population sur les terres agricoles est telle que l'Egypte perd des terres chaque année".

"Pour Haiti, oui, on peut faire quelque chose mais cela va prendre du temps", précise le responsable du CICILS, dont les trente deux états membres vont financer l'opération avec les Nations unies, en particulier la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation).

"Cela va être essentiellement sur les semences et les techniques de production.

En Haïti, on va se concentrer sur les haricots, rouges et noirs.

On va leur apprendre à les cultiver, à les récolter et à les stocker.

L'Inde perd entre 10 et 15% de sa récolte pour des problèmes de stockage, en raison de perte par moisissure ou par les rats", dit-t-il.

Alexandre Cherki, vice-président du CICILS, explique: "Avant nous pouvions fournir des aides spécifiques au CICR (Comité International de la Croix Rouge) ou à la Communauté Européenne, maintenant tout est centralisé par le PAM (Programme Alimentaire Mondial) de l'ONU, qui achète directement aux producteurs locaux".

Pour M. Cherki, également PDG à Marseille (Sud) du Comptoir Industriel et Agricole de Commerce Algéro/Malgache (CIACAM), une des plus importantes sociétés française d'importation de légumes secs, cette opération n'est pas une première.

"J'ai participé, il y a dix ans, à l'opération Kouchner (l'actuel ministre des Affaires Etrangères et à l'époque responsable humanitaire) de sacs de riz et d'haricots pour la Somalie et à l'opération Chirac de 10.000 tonnes de riz pour le Nicaragua en 1995", raconte-t-il.

"L'aide aux pays africains est complexe", souligne-t-il. "Il y a une vingtaine d'années, lors de la famine en Ethiopie, j'ai importé une centaine de tonnes de petits haricots blancs et de lentilles de ce pays qui, pour des raisons d'habitudes alimentaires, n'étaient pas consommés sur place alors que l'ONU aidait massivement ce pays".

Claude, April 26 2008, 9:31 PM

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